De mémoire et d'oubli by Brigitte Derlon

De mémoire et d'oubli by Brigitte Derlon

Auteur:Brigitte Derlon [Derlon Brigitte]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Papouasie-Nouvelle-Guinée, sculptures primitives, objets rituels, Océanie, rites funéraires, Nouvelle-Irlande, malanggan
ISBN: 9782735118731
Éditeur: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, CNRS Éditions
Publié: 2017-07-10T12:13:26+00:00


Près d’un demi-siècle après Krämer, en 1954, les informateurs notsi de Lewis (1969 : 46) lui indiquèrent que le « déroulement formel et idéal » des cérémonies malanggan devait respecter les étapes suivantes : la fabrication de la palissade clôturant le site cérémoniel ; la coupe des arbres et le transport des rondins de bois sur ce site ; les premières sculptures ; le polissage ; l’insertion des yeux du personnage ; le lavage du malanggan plongé dans la mer ; sa peinture ; la construction des huttes d’exposition ; et l’installation des objets dans celles-ci. C’est-à-dire qu’à l’exception de l’immersion des sculptures avant leur peinture, qui n’avait pas été mentionnée par Krämer, et de leur séchage dans la maison des hommes dont Lewis ne fait pas mention, les informations de ces deux auteurs concordent parfaitement.

S’il est vrai que, sur le plateau Lelet, la première phase des cérémonies incluait également la fabrication d’une palissade, la quête des matériaux en forêt, la fabrication secrète des objets, leur lavage, leur peinture et la préparation de leur hutte ou cadre d’exposition, le déroulement des rites variait beaucoup en fonction des différents types d’objets. À part les étapes générales qui viennent d’être indiquées, la fabrication des statues androgynes uli avait peu de chose à voir avec celle des maisonnettes en forme d’oiseau que l’on installait sur les racines d’un arbre planté à l’envers dans le sol ou que l’on accrochait entre deux grands arbres. On trouvera dans l’ouvrage de Krämer (1925 : 57-58, 62-65, 69-70) une description de certaines phases de la fabrication des uli, des oiseaux de vannerie et des disques de rotin, qui montre clairement ces différences. Je me contenterai ici de résumer, sur la base des matériaux que j’ai recueillis à Lelet, le nom vernaculaire et les principales réalisations des étapes (levenkin) de la fabrication des luara ou disques de rotin. Des étapes relativement simples et peu nombreuses (par comparaison avec celles des uli) qui se rapprochent de celles de l’aire notsi précédemment résumées et ont ainsi l’avantage de faire ressortir les traits non liés à des particularités régionales :

1. Labakbak, du nom de la haute palissade de feuillages qui était fabriquée et érigée en un jour le long du mur de pierres (langasuat, « le chemin de pierres ») délimitant la maison des hommes et sa cour. Des poteaux aux extrémités supérieures fourchues, haut de plus de deux mètres, étaient fichés dans le sol tout autour du mur d’enceinte, à une distance de deux mètres environ les uns des autres. Sur les barres posées horizontalement sur les poteaux fourchus, les hommes accrochaient les plantes d’une variété haute de gingembre sauvage qu’ils liaient les unes aux autres de manière à assurer l’opacité de la palissade. À l’entrée de l’enceinte masculine, le feuillage était laissé libre, tel un rideau, afin de permettre le passage tout en faisant écran. Lorsque le luara fabriqué appartenait au sous-type kambilin, un fanion en feuilles de sagoutier accroché à un arbre proche de l’aire masculine l’indiquait à tous les passants.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.